La prise de Rome par les Gaulois
Lecture mythique d’un événement historique
Note de l'éditeur
En 390 av. J.-C., les Gaulois s’emparent de Rome et détruisent la ville dans un gigantesque incendie : les Romains des temps ultérieurs avaient gardé un souvenir effrayé de cette catastrophe, la seule fois de leur histoire où leur ville avait été prise par l’ennemi. En réalité, le récit grandiose que les historiens de l’Antiquité faisaient de l’événement a très largement déformé ce qui s’est réellement passé : les Gaulois se sont contentés de repartir de Rome, sans l’incendier, avec la rançon que leur ont versée ses habitants. Mais ceux-ci ont donné une présentation des faits démontrant comment ils ont été capables, au plus profond du désastre, de trouver en eux-mêmes les ressources qui leur ont permis de surmonter la crise : celle-ci n’est que la transposition d’un vieux schéma mythique qu’on retrouve chez plusieurs peuples indo-européens et où était relatée la victoire des dieux sur les démons lors de la crise eschatologique qui verra leur affrontement à la fin du monde.
Professeur émérite de Sorbonne Université, correspondant de l’Académie des Inscriptions et Belles-Lettres, Dominique Briquel est spécialiste des civilisations et langues de l’Italie préromaine, notamment du domaine étrusque. Il s’intéresse également à l’histoire des périodes les plus anciennes de Rome, et en particulier à l’étude de l’image qui en a été donnée dans le récit traditionnel.